Sortie des Amis à la Réserve naturelle du delta de la Dranse

par 10/11/2020

Cette année, ASTERS nous a de nouveau offert une sortie pour nous remercier de nos bons et loyaux services au Bout du lac. C’est ainsi que le jeudi 22 octobre au matin, notre fine équipe de 14 Amis et amis d’Amis s’est retrouvée sur le parking de SNC pour aller découvrir la Réserve naturelle du delta de la Dranse.

Après l’organisation du covoiturage, nous partons à trois voitures direction Thonon. Il faut deux bonnes heures de route pour rejoindre le Bas Chablais. Nous nous retrouvons sur le parking de la Forêt de Ripaille. Le site de Ripaille, ancienne résidence des comtes et ducs de Savoie, abrite la plus vieille forêt de chênes de Savoie lémanique, mais aussi le Mémorial national des Justes édifié par la ville de Thonon en mémoire des personnes qui abritèrent des juifs au cours de la deuxième guerre mondiale. Nous traversons assez vite le grand parc pour aller rejoindre notre lieu de pique-nique. C’est qu’il nous faut être à l’heure à notre rendez-vous du début d’après-midi avec Julia Lechevretel, animatrice nature de la réserve.

Nous apprendrons plus tard que nous n’avions pas vraiment le droit de pique-niquer à l’endroit choisi. Mais nous avons bien fait d’en profiter (et nous n’étions d’ailleurs pas les seuls), car le lieu était vraiment chouette : le pavillon des chasseurs, doté d’une très belle charpente et de plusieurs tables très espacées, fort utiles en ces temps de pandémie. Pique-nique respectant donc les distances de sécurité, ce qui ne nous a pas empêchés de goûter aux diverses délices passant de table en table : chataîgnes de Savoie, excellentes pâtes de fruits de notre trésorière, gâteau aux pommes et chocolat, sans oublier les kiwaïs, délicieux petits fruits, également appelés kiwis de Sibérie.

Une fois repus, nous prenons la boucle de retour. Nous traversons une belle forêt avec de nombreux arbres de toutes sortes. Des chênes oui, mais aussi des hêtres, des bouleaux et des arbres exotiques. Nous arrivons au Mémorial des Justes et au très bel arboretum qui l’entoure. Notre président Michel sort ses fiches pour nous faire un point d’histoire. Le lieu est vraiment très intéressant. Il regroupe des arbres du monde entier et certains sont vraiment extraordinaires avec leurs couleurs d’automne. Nous découvrons, entre autres, un liquidambar, un tulipier et le fameux désespoir du singe. Nous regrettons un peu de ne pouvoir passer plus de temps dans ce beau parc.

À 14 h 15, après avoir repris les voitures pour un court trajet, nous retrouvons Julia à l’entrée de sa Réserve. Nous avons tous droit à du gel hydroalcoolique, mais aussi et surtout à une paire de jumelles. Le temps jusque-là clément se gâte. Julia nous propose donc de nous mettre de suite en marche, car il va pleuvoir et la météo n’est pas très prometteuse pour le reste de la journée. Effectivement, nous sortons parapluies et k-ways sous les premières gouttes.

Nous rejoignons d’abord l’observatoire ornithologique de l’étang de Saint Disdille, l’un des nombreux étangs situés sur la Dranse. La réserve se trouve sur une voie de migration qui offre un gîte d’étape à de nombreux oiseaux. Grâce à nos jumelles, nous pouvons observer les oiseaux à travers les ouvertures prévues à cet effet. Il s’agit principalement de fuligules morillons, qui dorment d’un œil, comme nous l’explique Julia. Elle nous indique aussi des nids de cormorans en haut des arbres juste en face. Nous passons un bon moment armés de nos jumelles, mais la pluie s’intensifie. Julia nous demande si nous voulons aller jusqu’au delta. Il est bien connu que les Amis n’ont pas peur des conditions météorologiques défavorables, comme en témoignent leurs sauvetages de crapauds par tous les temps et leur récente sortie de nettoyage des roselières du Bout du lac en kayak sous une pluie froide. Nous tenons bien sûr à aller jusqu’au delta. On a quand même fait deux heures de route pour le voir ! Et nous sommes curieux de découvrir le cousin de notre delta de l’Ire. Nous voici donc repartis, de plus en plus mouillés, surtout pour ceux et celles qui n’ont pas anticipé cette météo chagrine. Qu’à cela ne tienne, une vingtaine de minutes plus tard, nous sommes au bord de l’eau. Grâce aux jumelles prêtées par Julia, nous observons cette fois-ci de nombreux grèbes huppés, foulques macroules et cormorans. La Suisse voisine, quant à elle, a disparu dans le brouillard, mais Julia nous assure qu’elle est bien juste en face. C’est le lac Léman, mais on se croirait presque au bord de la mer un jour d’hiver. C’est beau. Nous avons toutefois du mal à faire abstraction de l’usine en fonctionnement sur notre droite. Julia nous indique qu’il s’agit de l’entreprise Sagradranse, qui fabrique aujourd’hui des granulats sur ce site, mais ne récupère plus de matériaux dans le lac. Il faut savoir que la réserve se situe au cœur d’une vaste zone d’habitations et d’industries, et que la marina de Port Ripaille est juste de l’autre côté. Ici, ils n’ont donc pas échappé à la marina, contrairement au Bout du lac… Julia nous propose de nous emmener encore à un autre endroit, ou de nous rendre directement à la maison des Dranse, ce que nous choisissons de faire, car nous commençons à avoir froid et certains sont passablement trempés.

Retour aux voitures donc pour rejoindre le petit bâtiment de la maison des Dranse, qui est en fait juste en face d’où nous nous trouvons, tout proche à vol de canard ou de cormoran, mais un peu plus loin en voiture ! Julia nous propose du thé et du café que nous acceptons avec grand plaisir. J’en profite pour sortir mon cake au chocolat, bien apprécié des Amis, un peu fatigués de leur escapade à la merci des éléments.

Le mot « dranse » signifie torrent, et nous sommes à la maison « des Dranse » car il y a au départ trois Dranse venues des montagnes locales. Julia nous montre la maquette du site et nous présente diverses explications très intéressantes, notamment la différence entre delta et estuaire. Sur un delta, pas de marée ni de houle, ce qui entraîne la création d’un éventail de sédiments à l’embouchure, d’où le nom de delta. La réserve fait 53 hectares. Sur ce petit territoire, on retrouve un tiers de la flore haut-savoyarde. Nous apprenons entre autres que le castor est aussi présent ici, mais tout aussi discret que chez nous. Autre point commun, les plantes invasives : solidage, buddléia et renouée du Japon, dont la propagation est limitée grâce à des travaux de gestion. Julia nous donne par ailleurs des explications sur les très belles photos qui sont au mur.

Après un peu de ménage qui s’impose (dommages collatéraux du fondant au chocolat), nous remercions la très sympathique Julia pour son accueil et sa disponibilité, avant de reprendre les voitures sous une pluie battante. Le chemin du retour semble un peu long, mais quelle belle journée entre Amis ! Nous ne savions pas encore que nous serions reconfinés… Nous avons bien fait de profiter de notre belle liberté. Et nous avons épaté Julia qui nous a trouvés très « vaillants » compte tenu de la météo défavorable.

Un grand merci aussi à nos chauffeurs du jour et bien sûr à Michel pour toute l’organisation !

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