Chantier de réouverture du delta de l’Ire

par 09/11/2018

Le samedi 3 novembre, l’Association des Amis et le public étaient conviés par ASTERS à un chantier de réouverture du delta de l’Ire. Au matin, il faisait froid et gris. Mais ce fut finalement encore une très belle journée d’automne. Nous avons bien apprécié le soleil qui nous a accompagnés tout l’après-midi pour notre chantier.

Nous sommes huit personnes, dont un enfant, à avoir répondu à l’invitation d’ASTERS. Tous chaussés de bonnes bottes et munis de gants, armés pour certains de râteaux, nous travaillons sous la direction de Rémy, le garde de la Réserve, et de Pascale, actuellement en stage chez ASTERS.

Pour commencer, Rémy nous rappelle que le delta de l’Ire est protégé depuis 2015, et que les oiseaux y reviennent plus nombreux. Il s’agit du seul espace ouvert sur le lac. C’est un refuge important pour les oiseaux migrateurs, et le maintenir ouvert est capital. Depuis la mise en place du périmètre de protection, le lieu n’est plus piétiné par les promeneurs et les baigneurs, et la végétation a poussé. La croissance de celle-ci a été encore plus forte en raison de la baisse importante du niveau du lac cette année.

ASTERS a donc récemment coupé de jeunes aulnes blancs et des roseaux afin de rouvrir le delta. Notre mission du jour consiste à déplacer ces branchages dans la forêt pour qu’ils ne risquent pas d’être emportés par l’eau de la rivière lors de la prochaine crue. Et de râtisser ce qui a été fauché, pour ramener le tout en zone hors crue.

Notre petit groupe se met au travail avec une belle énergie. Ce n’est pas de tout repos, le terrain étant caillouteux et inégal, et surtout parce qu’il nous faut sans cesse traverser les petits ruisseaux. Rémy nous a prévenus de faire attention aux trous un peu plus profonds, ce qui n’empêchera pas certains de se mouiller les pieds, plus ou moins volontairement d’ailleurs. Evan, notre jeune bénévole du jour, n’avait visiblement pas froid aux yeux !

Un bon nombre d’allers et retours plus tard, nous avons fait deux tas imposants en retrait du delta avec les branches les plus grosses. Pour finir, nous utilisons des bâches pour transporter les roseaux et les branchages plus petits. Comme d’habitude, j’ai apporté un sac poubelle, et nous ramassons quelques déchets. Une fois n’est pas coutume, bonne surprise ! Il y en a assez peu. D’une part parce que le delta est nettement moins fréquenté depuis la mise en place du périmètre de protection, mais aussi et surtout parce qu’une équipe d’ASTERS a récemment effectué une opération de nettoyage à cet endroit. Une bonne partie des déchets vient du lac, avec les courants et les vents. Nous trouvons surtout des bouteilles en plastique et en verre, de quoi remplir un sac de 30 litres.

Pendant que nous travaillons, Rémy est plusieurs fois amené à aller expliquer à des promeneurs qu’ils sont dans un espace interdit, certains même avec des chiens. C’est vrai que l’endroit est fort agréable, et accessible en raison du retrait du lac. Mais, avis aux amateurs, pour en profiter, il faut de bonnes bottes et une âme de bénévole, le seul moyen d’y pénétrer étant désormais de participer à un chantier ! Et quel privilège… Je ne me lasse pas du bruit de l’Ire qui arrive jusqu’au lac, et de la satisfaction de me rendre utile en bonne compagnie dans ce lieu qui m’apporte tant.

Grâce à l’efficacité de la petite troupe, nous terminons plus tôt que prévu, vers 16 heures. Le soleil est passé derrière la montagne, il fait vite plus froid, mais l’Association des Amis nous offre du jus de fruit, parfait avec les biscuits apportés par Rémy.

Le temps de rentrer aux voitures, nous demandons à Rémy s’il faut s’inquiéter du niveau si bas du lac. Il nous explique que le niveau est aujourd’hui contrôlé par des vannes, les plus modernes ayant été installées en 1960, les premières remontant à 1860. Mais les variations de niveau sont un phénomène naturel, qui est notamment bon pour les roselières, et donc pour les oiseaux. J’apprends au passage un mot : le « marnage », qui désigne la fluctuation du niveau du lac en fonction des apports hydrauliques des saisons. Ce phénomène est en temps normal largement supprimé par l’utilisation des vannes, mais il était courant avant la mise en place de celles-ci.

Encore un bon moment passé dans la Réserve ! Merci à tous les bénévoles présents, merci à ASTERS de nous avoir sollicités et à Rémy de nous avoir supervisés. Et merci au soleil de nous avoir prodigué sa chaleur et sa belle lumière. Vivement une prochaine fois !

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