Sortie Découverte du lac du Bourget

par 26/06/2018

Le lac du Bourget est notre voisin savoyard, pourtant cette sortie nous a permis de constater combien il est différent du nôtre.

Nous étions six à pouvoir nous libérer ce samedi 26 mai pour profiter des connaissances combinées de nos deux animateurs, Rémy, fin ornithologue, et Malorie accompagnée de sa petite famille.

Le lac du Bourget est riche en sédiments et éléments nutritifs de par sa situation en « cul de sac », sa basse altitude, son climat plus clément et du fait qu’il soit protégé depuis longtemps. On peut parler d’un lac eutrophe alors que le lac d’Annecy peut être qualifié d’oligotrophe (eau froide, pauvre en éléments nutritifs).

Nous commençons notre sortie par les Viviers du Lac, au sud, avec comme objectif l’étang des cistudes et le bout de la plage des Mottets. En chemin, nous faisons nos premières rencontres avec les nettes rousses. Dans les roseaux, on entend la rousserole effarvate, plus difficile à voir. Les lapins sauvages détalent à notre approche et nous pouvons voir les œuvres sculptées des castors. Nous arrivons près d’un enclos où une colonie de cistudes prend un bain de soleil sur des troncs d’arbres couchés. La cistude est une petite tortue d’eau douce qui fait l’objet d’une réintroduction depuis 1995. On la reconnaît à sa tête mouchetée de jaune. Elle est en concurrence déloyale avec son homologue de Floride, dite à tempes rouges, qui a été massivement importée en animalerie et relâchée en grand nombre dans la nature par des particuliers. Ah tiens, voici une fauvette à tête noire, et plus loin, un beau banc de nénuphars jaunes est gardé par un héron cendré adulte arborant son plumage de printemps. J’apprends que la touffe végétale au milieu des nénuphars s’appelle un touradon de carrex. Au loin, on entend le chant appuyé de la rousserole turdoïde, qui est plus grosse que la rousserole effarvate. Au bout de la plage des Mottets, un goéland leucophé a fait son nid. Le point rouge qu’il a sur le bec sert de repère à ses petits pour quémander leur nourriture.

Riches de toutes ces découvertes, nous revenons tranquillement sur nos pas pour retrouver nos voitures. C’est l’heure du pique-nique et nous choisissons l’ombre d’un jeune arbre sur la plage du Bourget du Lac pour notre pause-déjeuner. Habituée des baignades printanière, je peux vérifier que l’eau de ce lac est beaucoup plus chaude que celle du lac d’Annecy.

Notre programme nous conduit ensuite non loin de là sur le parking du château de Thomas II. Nous traversons la passerelle qui enjambe la Leysse vers l’étang aux aigrettes en passant par la forêt humide du marais. Nous rencontrons une des quatre tours du château du XIII ème siècle en cours de réhabilitation. Nous découvrons un observatoire à deux étages donnant sur un étang peuplé de hérons, cormorans, aigrettes, canards en tout genre et… et… là-bas ! ooooh ! Un héron pourpré ! Quelle joie d’apercevoir ce grand migrateur qui nous vient d’Afrique !

Le temps passe, il nous faut reprendre les voitures pour rejoindre les marais de Lavours qui sont à l’opposé du lac. Nous nous arrêtons au belvédère d’Ontex Grumeau pour une pause-café (qui se transforme en pause gourmande). Ce lieu nous offre un magnifique panorama sur le lac et l’abbaye de Hautecombe. En reprenant la route, nous constatons que les marais de Lavours sont le prolongement du lac. Le village d’Aignoz se situe sur une butte qui devait être une île. Là, on a restauré plusieurs bâtiments pour abriter la maison du marais. Celle-ci fait pâlir d’envie nos animateurs du jour ! Le marais est immense, il s’étend sur 2 000 ha dont 400 sont protégés. Un cheminement sur pilotis nous permet de le découvrir, même si la mare pédagogique nous a déjà permis d’identifier la couleuvre vipérine, qui évoluait au milieu des nombreux paparazzi, et de découvrir les grenouilles vertes jouant les caméléons. Tout au long du sentier, nous avons rencontré des libellules (plus ou moins déprimées), des poissons chats, des ragondins, l’iris des marais, les carrex, les orchidées, les linaigrettes et les carnivores : la droséra à feuilles longues et l’utriculaire commune. La couleuvre à collier, mangeuse de grenouille, a exhibé ses caractéristiques : œil rond, tâches noires sur le dos en forme de barres verticales et un anneau jaune/blanc autour de la tête. Le chant de la bouscarle de véto (fauvette qui, ne migrant pas, peut succomber à la rigueur de l’hiver) nous accompagne vers la sortie. En effet, il est 18h45, il est temps de rentrer…

Merci à nos deux guides du jour, grâce à vous, j’ai fait un beau voyage à quelques kilomètres de chez moi, qui a aiguisé mon regard déjà curieux. Je me réjouis de découvrir plus intimement cette nature qui m’entoure et d’en rencontrer petit à petit ses habitants.

Agenda